samedi 28 avril 2012

Recette de cake-santé (Recipe: My healthy-cake)

English version below 

Il va falloir lui trouver un nom: je veux parler du pain ou cake aux fruits que j'ai inventé pour continuer à manger de petites douceurs malgré le fait que je veux éviter le sucre et les graisses saturées.

J'ai lu David Servan-Shreiber, et je suis maintenant dans la lecture du Dr Beliveau... J'apprends beaucoup et j'adore ça. J'ai le sentiment qu'en suivant leurs conseils, je peux agir pour mon corps et contre les cellules cancéreuses qui l'habitent! C'est bon pour mon corps et pour mon moral car j'adore cuisiner! 

Alors je mets progressivement au point une série de recettes adaptées à mes goûts et aux ingrédients que je peux trouver au supermarché du coin (fort heureusement le rayon produits bio et produits santé grossit au fil des mois!).

Soyons honnête, j'ai fait quelques essais catastrophiques. Le pire a été ma tentative de  lasagnes végétariennes aux champignons, au curcuma et à l'ail, sans sauce blanche ni parmesan. J'ai remplacé la sauce blanche par du fromage blanc écrémé qui a formé à la cuisson une croute sèche qu'il a fallu casser au marteau piqueur. C'était acide à en pleurer! Arggh!!

En revanche, je suis fière de ma paella au curcuma et au riz complet.


Mais ma recette originale préférée est mon pain aux fruits, qui est une sorte de cake-santé. C'est sans sucre ajouté (mais évidemment c'est plein de sucres de fruits... c'est donc un compromis). Et surtout, c'est sans beurre et plein de bonnes choses!

Voici la recette:
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Dans un saladier mélanger les ingrédients qui feront le fond liquide:

- 3 bananes très mures écrasées en purée
- 1 gros oeuf ou 2 petits
- 120 ml de yaourth (demi-écrémé ou allegé et sans sucre bien sûr)
- 120 ml de compote de pommes ou d'abricot (sans sucres ajoutés) 

Puis il faut ajouter le "sec", c'est-à-dire les farines, levure etc:

- 300 gr de farines complètes (personellement je mets 200gr épautre et 100gr seigle)
- une poignée de graines de lin écrasées (pas pour le goût mais pour les oméga-3!)
- une poignée de céréales d'avoine (car l'index glycémique de l'avoine est très bas ce qui est vraiment bon pour ce qu'on a).  
- un sachet de levure chimique (pas sûre que les puristes apprécient mais je n'ai pas trouvé de meilleure solution pour le moment)

Ensuite on mets plein de fruits secs et / ou des noix! Moi je n'aime pas les noix dans les gateaux donc je ne mets que des fruits secs:
- figues sèches, pruneaux, canneberges, raisins secs... je les rince bien, je les laisse tremper un peu dans l'eau avant pour qu'ils s'assouplissent un peu. Je les rince à nouveau plusieurs fois et je les coupe en petits morceaux avant de les ajouter à la préparation finale.

Je mets le tout dans un moule à cake (avec une feuille de papier à cuire à l'intérieur pour éviter d'avoir à graisser le plat). J'enfourne dans le four à 220°C pour 1h15.

On le déguste avec sa tasse de thé vert Sencha qui a infusé 10 minutes!

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Bon d'accord, il n'y a in ail, ni curcuma, ni brocolis... Mais l'index glycémique devrait être bien plus bas que celui de la plupart des autres gâteaux. Ca ne soignera pas notre cancer mais ca permet de "craquer" pour quelque chose sans culpabilité car c'est bourré de fruits et graines!  Evidemment c'est aussi plein de calories donc il ne faut pas en abuser. On peut mettre des tranches restantes au congel :-) 

Si j'ai le temps ou si je reçois une masse écrasante de courriels me suppliant à genoux, je partagerai aussi ma recette de paella, ainsi que mon Wok préféré (cette fois ci, il y aura ail, curcuma et choux au rendez-vous!).

Oh et maintenant il faut que je traduise aussi en anglais pour les copines... C'est moins drôle! Je n'ai pas un grand vocabulaire en anglais pour livres de cuisine. Allez je me lance...


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English Version: Recipe for fruit bread

  

We'll have to find a name for it: I mean the fruit bread  or cake, that I invented to continue to enjoy some sweet things despite the fact that I want to avoid sugars and saturated fats.

I've read David Servan-Schreiber, and I am now in the reading of Dr. Beliveau... I learn a lot and I love it. I feel that by following their advice, I can do something good for my body and fight cancerous cells that inhabit it! It's certainly good for my spirits as well because I love to cook!

So I've gradually developed a series of recipes based on the anticancer ingredients they recommend. It has to be adapted to my tastes and to the ingredients I can find at the local supermarket (thankfully their selection of healthy products and organic products grows over the months!).

Let's be honest, I did some catastrophic experiments. The worst was my vegetarian lasagna with mushrooms, garlic and curcuma, without the white sauce nor the parmesan.  I replaced the white sauce with skimmed cottage cheese. Oh dear, it formed a dry crust on top of it while baking, and we had to break the crust with a pneumatic drill. It was so acid we could have cried! Arggh!

But I am proud of my paella made with curcuma and brown rice...

Hozever, my favorite original recipe so far is undoubtedly my fruit bread or fruit cake. There is no added sugar (but of course it's full of fruit sugars, so it's a compromise ...) - and most importantly, there is no butter and it's full of good stuff!


Here's the recipe:

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In a bowl, mix the ingredients that make de "liquid" part:

- 3 very ripe bananas, mashed
- 1 large egg or 2 small
- 120 ml of yogurt (low-fat or reduced-fat and sugar free of course)
- 120 ml of apple or apricot sauce (no added sugar)

Then we must add the "dry", that is to say, the flour, yeast etc:

- 300g of whole grain flours (personally I put 200gr of speltweat or "spelt" in Dutch; and 100gr of rye flour or "rogge" in Dutch)
- A handful of crushed flaxseed (not for its taste but for its omega-3)
- A handful of oatmeal cereals or "havermout" in Dutch (because the glycemic index of oatmeal is really low so it's good for what we have).
- And baking powder (not sure that the purists will appreciate but I have not found a better solution till now)

Then you can add tons of dried fruits and / or nuts! I do not like nuts in the cake so I put these dried fruits:
- Dried figs, prunes, cranberries, raisins... I rinse them well, I let them soak in a bowl of water until they soften for a bit. I rinse them several times before cutting them in small pieces and adding them to the final preparation.

I put everything into a loaf pan (with a sheet of baking paper inside to avoid having to grease the dish). Bake it in the oven at 220 ° C for 1h15min.

Enjoy it with your cup of Sencha green tea that has infused for 10 minutes!

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Okay, there is no garlic, turmeric, nor broccoli ... But the glycemic index will be much lower than in most other cakes. It does not heal our cancer but if you need to enjoy some sweets from time to time, you can enjoy a slice of this bread without guilt because it's filled with fruits and seeds and not with white flours and saturated fats.

Obviously it's also full of calories so do not abuse it. You can put the remaining slices in the freezer for another day :-)

If I have time or if I receive an overwhelming amount of emails begging me to their knees, I'll also share my recipe for paella, and my favorite Wok: This time, there will be lots of garlic, curcuma and broccolis to go !

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mercredi 25 avril 2012

Bulletin de santé (Health News)

(English version below)





Ce Lundi 23 Avril, je suis allée à l'hôpital pour entendre les résultats des discussions concernant la tache suspecte repérée sur ma rate. Florence m'accompagnait et nous avons pu discuter avec deux cancérologues dont le gynécologue oncologue qui m'avait opérée et qui est le spécialiste qui me suit depuis le début. Les résultats ne sont pas brillants et une fois de plus, ce cancer vicieux joue avec mes nerfs.

Le gynécologue oncologue pense qu'il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'une tumeur qui n'a pas pu être repérée pendant l'opération. Elle était là depuis le début mais ils n'ont pas réussi à la voir pendant l'opération et pensaient qu'ils l'avaient enlevée en enlevant les tissus voisins. Ce n'est pas une erreur médicale du tout, juste une difficulté impossible à prévoir. La tumeur est située de telle sorte qu'il est difficile pour les spécialistes de savoir si elle est dans la rate ou à sa surface.

On ne peut pas savoir avec certitude si c'est un tissu bénin ou cancéreux sans prélever et analyser des cellules. Il pourrait aussi bien s'agir de cellules de cancer nécrosées ou d'un kyste. Mais le comportement de cette tache ressemble plutôt à celui d'un cancer - et elle réduit (enfin une bonne nouvelle!)

Le plan d'action. On pourrait attendre en prenant des scans réguliers: peut-être la tache va-t-elle continuer à réduire. Ou bien on pourrait opérer et enlever la rate entièrement. On peut vivre sans la rate: c'est un organe faisant partie du système immunitaire donc cela m'exposerait à un risque accru d'infections dans le futur, mais c'est possible. L'opération serait difficile et pourrait être suivie de chimiothérapie à nouveau, comme la première fois, s'il s'avère que c'est effectivement une autre tumeur cancéreuse.

Le médecin continue ses explications, lentement, surveillant nos réactions et tentant d'aller à notre rythme. Le plus difficile arrive.

Le centre d'Amsterdam contacté pour une seconde opinion a conseillé aux médecins de me laisser tranquille. Ils ont vu une autre tache suspecte sur le foie et ils pensent que le cancer a métastasé. Coup de marteau sur la tête. Curieusement je n'ai même pas envie de pleurer. J'en ai entendu tellement et je me prépare tellement pour le jour où on va m'annoncer le stade terminal... Que se passe-t-il alors? Où en sommes-nous maintenant dans les stades et les risques et les pronostiques?

Lorsque le cancer ovarien métastase sur le foie, on peut espérer le stabiliser mais on ne peut plus le faire disparaitre (du moins en l'état actuel de la science). On rentre dans la catégorie des incurables. Mais les choses dans mon cas ne sont pas simples. Tant mieux, il reste encore beaucoup d'espoir - et je ne pleure toujours pas, je tente de penser et d'analyser et je pose des questions pour tenter de mieux comprendre. Florence est aussi entrain de poser des questions pour éclaircir les explications. Elle a dans ses mains nos deux  pages de questions préparées la veille. On est des dures, nous, Monsieur!

Son équipe n'est pas d'accord avec l'interprétation d'Amsterdam et pense que la tache sur le foie ne peut absolument pas être un cancer. Le médecin semble vraiment sûr de lui. Il m'affirme que cette tache n'a jamais bougé d'un millimètre depuis des mois. Or le cancer, ça bouge. Il nous montre les scans sur son écran, nous explique comment on interprète les scans, nous énumère les spécialistes de l'équipe qui sont d'accord avec lui...

Score 1-1 et on renvoie la balle au centre... Il a donc relancé les discussions avec Amsterdam et leur demande de réviser leur avis selon ce qu'il interprète. C'est la troisième consultation (il avait aussi contacté le centre de cancérologie de Rotterdam qui leur a dit que mon cas était fort complexe et leur conseillait de contacter Amsterdam, plus spécialisé dans les cas les plus difficiles).

Mon cas ne relève plus des protocoles classiques et il est inhabituel. Prendre une décision prendra du temps.

Mon oncologue est plutôt en faveur de l'attente et l'observation, mais il veut aussi entendre ses confrères et peser les pour et les contre de tous les scénarios possibles.

Mon intuition me crie "ouvrez et enlevez cette horreur de mon ventre". Mais je me souviens lire le livre de la "biographie du cancer" l'été dernier et réaliser alors que les chirurgies les plus agressives ne sont pas forcément les solutions les plus performantes contre le cancer. Il sera peut-être plus sage d'attendre avant l'attaque pour être sûr de choisir les meilleures stratégies. Mon gynéco sera le général en chef de la bataille car je suivrai son avis.

Donc il me faut encore attendre. Si une opération avait lieu, cela ne serait pas fait dans l'urgence car il faudrait arrêter mon traitement Avastin pendant plusieurs semaines avant d'opérer. Le traitement Avastin ralentit fortement la formation de nouveaux vaisseaux sanguins ce qui rendrait une opération d'urgence dangereuse.

Je vais avoir besoin de mes troupes à nouveau! J'ai eu ma famille au téléphone et par email, et deux amies sont au courant. Puis petit à petit j'ai commencé à en parler à d'autres personnes. Je me sens mieux lorsque je partage mes soucis. Lorsque je suis seule et je pense à cette tache sur le foie, les idées noires m'assaillent et deviennent de plus en plus morbides. Tandis que lorsque j'en parle, je réalise qu'il y a encore beaucoup d'espoir et que j'ai encore beaucoup de beaux jours devant moi. Même si j'étais incurable, il me resterait encore des années à vivre si je me bats à l'aide des médecins et avec les méthodes douces qui entretiennent les forces vitales du corps et de l'esprit!

L'annonce a été très choquante et j'ai passé plusieurs jours à broyer du noir et à faire mes adieux au monde mentalement. Et puis petit à petit j'ai retrouvé le goût de me battre!

J'ai été très anxieuse et triste. Et en colère aussi. C'est une nouvelle bataille qui va s'engager et je ne pensais pas que ce serait si tôt déjà!

Mais je vais me battre! Et je vais me battre jusqu'au bout contre cette saleté! Je vais le tuer ou il aura ma peau mais dans tous les cas, ce sera la guerre!!!

Merci à vous tous, mes amis, ma famille et les collègues qui m'avez déjà tant soutenue! Vous n'avez aucune idée à quel point cela m'a aidée et maintenant vous pouvez imaginer à quel point j'ai encore besoin de vous, de sentir votre présence même de loin, et votre soutien et vos encouragements. Vous êtes mes amis soldats, les spectateurs qui applaudissent lorsque passent les marathoniens. Vous ne pouvez pas courir à ma place mais votre présence m'aide à continuer à affronter tout cela. Un sourire, un email, chaque petit geste compte beaucoup. Les jours qui viennent vont être difficiles et j'aurai encore besoin de votre affection et ne pas me sentir seule à combattre! Merci pour tout ce que vous m'avez déjà donné!

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English Version

This Monday, April 23, I went to the hospital to hear the results of discussions concerning the suspicious spot on my spleen. Florence was with me and we could talk to two oncologists including the gynecologic oncologist who has followed me from the start. The results are not brilliant and once again, this vicious cancer plays with my nerves.

The gynecologic oncologists think it is likely that this is a tumor that could not be located during the operation. It was there from the beginning but they have failed to see it during the operation. They knew it was there but thought it had been removed by removing the surrounding tissues. It is not a medical mistake at all, just an unforeseen issue. The tumor is located such that it is difficult for experts to know whether it is in the spleen or on its surface.

We can not know for sure whether it is a benign tissue or not without actually having a sample of these cells. It could as well be cells of necrotic cancer or a cyst. But the behavior of this spot is more like that of a cancer: it shrinks (eventually some good news!)

The action plan. They could wait and take regular scans: perhaps the spot will continue to reduce. Or they could operate and remove the spleen entirely. One can live without the spleen. This organ is part of the immune system so it would expose me to an increased risk of infections in the future. The operation would be difficult and could be followed by chemotherapy if it turns out to be cancer.

The doctor continues with his explanations, slowly, watching our reactions and trying to go at our own pace. The hardest part comes.

The center of Amsterdam contacted for a second opinion advised him to leave me alone. They saw another suspicious spot on the liver and they think the cancer has metastasized. It's a huge hammer blow on my head. Curiously I don't even want to cry. I've heard so much and I am prepared for the day when they will tell me it's the final stage... What happens now? Where are we now in terms of stages, risks, and prognosis?

When ovarian cancer metastases to the liver, one can hope to stabilize it but we can not make it disappear (at least not in the current state of science). But in my case, things are not simple. All the better, there is still much hope - and therefore I do not cry this time. I try to think, and analyze and I ask questions to my doctor to understand better the risks and scenarios. Florence helps and also asks questions for clarification. She has in her hands the two pages of questions we prepared beforehand. We are two tough cookie, yes Sir!

The doctor says his team does not agree with Amsterdam's interpretation and believes that the stain on the liver can not possibly be cancer. He seems really confident. He assures me that this spot has never changed from on millimeter for months. "Cancer grows", he says. This thing doesn't. He shows us the scans on his screen, explains how to interpret the scans, mentions that the radiologists have looked all the scans one after another and there are plenty!

Score 1-1 and the ball is back in the center of the field... He has revived discussions with Amsterdam and asked them to revise their view, taking into account their own interpretation. This is now the third consultation (he had also contacted Rotterdam cancer center and they said that my case was very complex and advised them to contact Amsterdam, specializing in the most difficult cases).
My case is now outside of any conventional protocols and it is unusual. Making a decision will take time. My oncologist has his own opinion but he also wants to hear his colleagues and weigh the pros and cons of all possible scenarios.
My intuition screams "Open me up and remove this horror from my belly." But I remember reading the book "Biography of Cancer" last summer and realizing then that the most aggressive surgeries have not always been the most effective solutions against cancer. It may be wiser to wait before the attack to be sure to choose the best strategies. My gynecologist will be the commander in chief of the battle because I follow his advice.
So I must wait. If an operation was taking place, this would not be done in a hurry because Avastin treatment should be stopped for several weeks before surgery. Avastin treatment greatly slows the formation of new blood vessels which would make an emergency operation dangerous.
I'm going to need my troops again! I had my family over the phone and by email, and contacted two friends immediately to share my concerns. I feel better when I share my concerns. When I'm alone and I think about that spot on the liver, dark thoughts assail me and become increasingly morbid. Whereas when I talk, I realize that there is still much hope and I still have many beautiful days in front of me. Even if I was 'incurable', I would still have several years to live if I'm fighting with the doctors and with soft methods that maintain the vital forces of my body and mind!
The announcement was very shocking and I spent several days to mope and say goodbye to the world mentally. And then gradually a strong desire to fight came back! I was very anxious and sad. And angry too. I could see this would be another new difficult battle and I had not thought that it would be so soon already! But now I am ready.
But I will fight! And I will fight to the death against this filth! I'll kill it or it will have my skin but in all cases, there will be war!
Thank you, my friends, my family or my colleagues, those of you who helped me so much, in the past days, and in the past months! You have no idea how much it helped me and now you can imagine how much I still need you! I need to feel a supporting presence, even from far away. I'll need my soldiers, my support team. The coming weeks will be difficult again, and I will need your love and will need to not feel alone in fighting! You are like the spectators applauding the marathon runners. You can't run for me, but you can help me so much by encouraging me to fight or with sharing your compassion! Thank you so much for everything you have already given to me just by being present, your smiles and your emails of support!
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samedi 21 avril 2012

Retour à l'action (Just Do It)

(English version below)


Ces dernières semaines, je n'avais pas toujours le moral. J'attends les décisions médicales concernant une tache suspecte repérée depuis longtemps sur les scanners. Je verrai les médecins la semaine prochaine pour connaitre les résultats de leurs discussions.

Pendant que les médecins se rencontraient et envoyaient mon dossier à leurs confrères pour obtenir une seconde opinion, de mon côté j'ai fait comme d'habitude dans ces cas là: j'ai commencé à chercher des informations sur Pubmed, auxquelles je n'ai pas compris grand chose. De fil en aiguille, je suis aller chercher sur Google les termes techniques que je ne connaissais pas... Et plus j'avançais, plus je découvrais les horreurs qui pouvaient m'attendre, métastases de ceci et de cela...

Les médecins (j'en ai parlé à six au total) me disent tous de ne surtout pas m'inquiéter, que ça ne peut pas être grave du tout. Mais moi je vois le croque mort de Lucky Luke dans mon dos qui prend mes mesures!

Et puis il y avait un autre problème. Après le traitement de chimiothérapie, on ressent un grand vide. Je n'ai pas encore fait de nouveaux plans. Je n'ose pas encore croire que je vais vivre plusieurs années. J'ai peur de faire des projets et de devoir y renoncer. 

Du coup, je tournais en rond à la maison. Ma vie a pourtant repris presque normalement. J'ai même fait une grande fête à la maison pour fêter le renouveau... mais une fois les invités partis, je suis seule à nouveau et les angoisses reviennent.

Aller faire de la marche dans les parcs a ses limites. La méditation aidait un peu, mais zut alors, je n'allais pas devenir un moine bouddhiste non plus... La dépression me guettais.

La dépression affecte beaucoup de personnes après les traitements du cancer! Et je peux comprendre pourquoi. J'ai trop de temps libre et je rumine. Et je ne sais plus par où commencer - ni si j'aurai la force de recommencer quoi que ce soit. Des peurs et questions un peu irréelles me viennent: Est-ce que je peux encore le faire, est-ce que je vais en avoir la force, est-ce que j'ai vraiment envie de faire quelque chose à nouveau...?

Passer à l'action est souvent un excellent moyen de faire face aux stress - tantôt pour résoudre les problèmes, tantôt pour au contraire les oublier. Mais on me conseille toujours de ne pas trop faire de plans ou d'activités. Les médecins et les professionnels de l'hôpital, et même le médecin du travail me disent d'y aller doucement. Cela me déprimait en fait. Je cogitais. Comme j'avais un besoin pressant d'être productive et de  faire quelque chose d'utile, je me retrouvais occupée à me demander quoi faire d'autre pour aller mieux. Et puis heureusement Florence m'a dit un soir: "Mais Catherine tu fais déjà tout ce qu'il faut". 

Je sentais un grand besoin de me remettre à faire des projets, et occuper mon esprit avec de vrais challenges pour que le cancer reparte en coulisses et quitte le devant de ma scène mentale. Alors j'ai commencé à passer à l'action très récemment et je me sens déjà bien mieux. 

Tout d'abord, j'ai repris le travail à raison de deux courtes matinées par semaine. J'avais un sentiment d'atterrir sur une autre planète lorsque je suis arrivée au bureau. Mais j'ai vite repris mes habitudes, et ça m'a fait un bien fou de revoir mes collègues (smack! une grosse bise en passant aux copines du bureau qui me lisent!). J'ai déjà commencé à me mettre à jour et à me concentrer sur de nouveaux sujets scientifiques et industriels. Ca fait du bien de faire travailler le cerveau! 

Et puis, sur ma lancée, alors que le moral remontait en flèche, j'ai décidé de commencer à faire une petite "bucket list" (argh! Comment traduire ça en français!?). C'est une liste de tous les rêves qu'on veut réaliser avant qu'il ne soit trop tard. Le film "The Bucket List" (en français "Maintenant ou jamais") m'avait beaucoup fait rire quand il était sorti en 2008! J'avais alors écrit ma bucket list. Je divorçais à l'époque et je devais reconstruire ma vie. J'ai écris certains rêves... et j'en ai réalisé plusieurs.

On dirait que le moment est venu de prendre ma plume et refaire une belle liste de rêves. 

Ma nouvelle bucket list commencerait par:
- faire du parapente en montagne;
- visiter les grottes préhistoriques de Dordogne;
- voire les aurores boréales;
- écrire un nouveau livre...


Je vais faire une liste de 10 choses. Je me donne plusieurs jours pour y réfléchir; voire même plusieurs semaines. Il faut du temps pour réaliser ce qu'on voudrait vraiment, vraiment, mais vraiment accomplir dans la vie. Et ensuite, je verrai comment réaliser mes rêves ou juste certains. Un à un. J'ai déjà grand plaisir à les imaginer!

Le cancer m'arrêtera peut-être, mais si je ne construis pas de nouveaux grands rêves maintenant, c'est la dépression qui aura ma peau!  Comme une amie chère me l'a écrit puis répété très récemment: Ne laisse pas le cancer changer la personne que tu es. Il a eu mon corps, il ne va pas en plus prendre mon esprit.  

Et toc, une ligne de plus sur ma liste des choses à faire pour garder le moral pendant et après le cancer: Passer à l'action.


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Note: Le titre du film la "Bucket list" vient de l'expression anglaise " to kick the bucket" (renverser le seau). C'est un peu l'équivalent français de "casser sa pipe", mourir. L'idée de ce beau film est qu'il n'est pas trop tard pour réaliser certains rêves, tant qu'on est encore vivant. Le film français "Les intouchables" m'y a fait pensé et m'a également beaucoup fait rire et pleurer! Les deux films sont également touchants, pleins d'humour, avec une belle histoire d'amitié qui nait dans l'épreuve, et des rêves qui se réalisent, malgré la maladie ou la pauvreté.



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English Version



In recent weeks, I did not feel always good. I'm waiting for medical decisions concerning a suspicious spot that has been seen for a long time on scanners. I will see the doctors next week to hear the results of their discussions.

While doctors met and sent my file to their colleagues to get a second opinion, on my side I did what I usually do in such cases: I started looking for information on Pubmed, and didn't understand much. One click leading to another, I spent time on Google to search for the definitions of technical terms I was running into... And the further I went in my search, the more I discovered the horrors that might await me, metastases of this and that...

The doctors (six in total) told me to really not worry, because it can not be serious at all. But I saw the shadow of Lucky Luke's undertaker in my back coming to take my measurements!

And then there was another problem. After chemotherapy, one feels a great void. I have not yet made new plans. I don't dare yet to believe that I will live for several years. I am afraid to make plans that I would need to give up.

So, I was turning around at home like a lion in its cage. In fact, my life is almost normal in appearance. I even made a big house party to celebrate the revival, and I enjoyed it... but once the guests had gone, I was alone again and anxieties came back quickly.

To go for a walk in the parks has its limits. Meditation helped a little, but oh dear, I am not going to become a Buddhist monk either... Depression awaited me. Depression affects many people after cancer treatments! And I can understand why. I have too much free time and I ruminate. And I do not know where to start - or if I have the strength to start anything. Fears and just unreal issues come to mind: Can I can still do this; will I have the strength; do I really want to do anything ever again...?

Taking action is often an excellent way to cope with stress - sometimes to solve problems, other times to forget them. But I constantly receive the advise not to do too much. Physicians and hospital professionals, and even the company doctor told me to go slow. This makes me depressed actually. I procrastinate. Since I had a pressing need to be productive and do something useful, I found myself busy wondering what to do to get better. Fortunately, one evening Florence said: "But Catherine you already do everything you can."

I felt a great need to get back to projects, and keep my mind busy with real challenges. Cancer has to return in the backstage and leave the stage of my mind. So I started to take action very recently and I already feel much better.

First, I returned to work for two brief mornings per week. I had a feeling of landing on another planet when I arrived at the office. Almost 10 months and they feel like years. But I quickly regained my habits, and it made me a very happy to see my colleagues again (smack! a big kiss to friends who read me at the office!). I have already started to catch up. It feels good to train the brain! 

And then, on a roll, while my confidence went back quickly, I decided to start making a small "bucket list" (there is no easy translation in French). This is a list of all the dreams you want to achieve before it is too late. The movie "The Bucket List" (in French "Now or Never") had me laughing a lot when it was released in 2008! I then wrote my bucket list. I was into a divorce at the time and I had to rebuild my life. I wrote some dreams... and I've actually achieved several of them. 

Looks like it's time to rebuild a new list of dreams.

My new bucket list would begin with:

- Paragliding in the mountains;
- Visit the prehistoric caves of Dordogne;
- See the northern lights;
- Write a new book ...
I'll make a list of 10 things. It takes several days, sometimes weeks to really know what we really, really, really would love to do. And then I'll see how to achieve them. One by one. I already take great pleasure in imagining them!

Cancer will stop me perhaps, but if I do not build new big dreams now, it's the depression that will kick my bucket! As a dear friend wrote to me and then repeated to me recently: Do not let cancer change the person you are. It took my body already, it will not take my mind as well.

Et voila! One more line on my list of things to do to keep spirits high during and after cancer: Taking Action.
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jeudi 19 avril 2012

Pourquoi moi? (Why Me?)

(English version below)

Je me pose souvent la question "Pourquoi moi?"

Pas dans le sens de "pourquoi moi et pas les autres!", mais simplement: "Est-ce que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas faire? Y a-t-il quelque chose de toxique dans ma vie qui a provoqué mon cancer des ovaires?" 

Pourquoi attrape-t-on un cancer des ovaires? Et connaître la réponse à cette question permettra-t-il d'empêcher sa progression ou sa récurrence? Je vais parler ici des risques de développer un cancer ovarien épithélial (80% des cancers ovariens sont de ce type).

Comme pour tous les autres cancers, plusieurs facteurs aggravent les risques de développer ce cancer - et aucun séparément ne peut à lui seul "expliquer" ou provoquer le cancer.  

Et puis à vouloir tout expliquer on oublie parfois simplement le facteur chance (ou plutôt malchance!). Prenez un exemple. L'alcool augmente les risques d'accident de la route: beaucoup de personnes ivres au volant vont perdre la vie; mais beaucoup d'autres n'ont pris aucun risque et pourtant vont aussi avoir un accident mortel. Ces derniers ont juste eu de la malchance. Il y aura toujours une grande partie d'inexpliqué dans notre cancer, et il faudra vivre avec.

Donc à part la malchance, quels facteurs augmentent les risques du cancer des ovaires? Trois facteurs combinés entre eux: hormones, génétique et environnement.

Sur le plan hormonal, l'œstrogène est en cause. Le cancer des ovaires est présent plus souvent chez les femmes dont les ovaires ont été beaucoup stimulées (ont eu beaucoup d'ovulations), soit parce que ces femmes ont eu des règles précoces, peu de maternités, ont peu allaité, ou ont eu une ménopause tardive. Les femmes qui ont pris la pilule contraceptive pendant très longtemps semblent courir moins de risques de développer ce cancer.

Le traitement hormonal à base  d'œstrogènes a été accusé d'augmenter les risques, mais des méta-analyses ont contredit ces résultats. Le débat reste donc ouvert. Les traitements pour augmenter la fertilité sont également observés de près. Certaines études suggèrent que le risque est trois fois plus grand de développer un cancer des ovaires après un traitement de stimulation des ovaires, mais certaines études ne répliquent pas ces résultats. Il n'y a pas encore assez de données sur ce sujet pour arriver à un consensus scientifique.   

Comme je suis psychologue je me pose toujours la question de l'influence de la psychologie dans les maladies! Est-ce que mes histoires d'amour, ma sexualité, mes stress et hauts et bas émotionnels pourraient avoir influencé ce cancer? Tout ce que j'ai lu m'indique que la réponse est: Non. Il n'y a rien de très psychologique dans le cancer - le stress a une influence sur les taux de cancer quand il est très précoce et très long (il faudrait qu'il dure pendant des années et soit très intense). Et même dans les cas où une influence a été détectée statistiquement, cette influence n'est que très mineure. Généralement les personnes très stressées sont affectées par d'autres types de maladies et en particulier maladies cardio-vasculaires ou dépressions et burn-outs... donc revenons-en au cancer.

L'âge est toujours un facteur de risque dans les cancers: plus on vieillit plus le risque de le voir se développer augmente. La moyenne d'âge du diagnostique initial du cancer ovarien épithélial se situe en moyenne autour des 60-64 ans.

Il y a des risques génétiques connus, mais seulement pour une toute petite minorité de femmes. Environ 4% seulement des cancers ovariens sont associés à des risques familiaux.

La présence des gènes mutants BRCA1 et BRCA2 augmente les risques de cancer du sein et cancer des ovaires: ces familles ont généralement plusieurs de leurs membres affectés par le cancer du sein ou des ovaires.

Les femmes présentant un syndrome de Lynch ou cancer du colon non polypeux sont à plus haut risque de développer aussi un cancer des ovaires (plusieurs gènes sont impliqués).

D'autres résultats plus récents suggèrent que les personnes portant un gène mutant MUTYH ont aussi un plus grand risque de développer des cancers du colon, de la vessie ou des ovaires.

Certaines études ont invoqué la mutation des gènes CYP1A1 (cytochrome P450 1A1) et CYP1B1, impliqués dans le métabolisme des œstrogènes et l'élimination des substances toxiques de notre corps.

Les facteurs environnementaux associés à une plus forte fréquence du cancer des ovaires sont étudiés par les épidémiologistes sur de grandes populations. Dans le cas du cancer de l'ovaire, l'influence des facteurs environnementaux est complexe, diversifiée et faible à la fois. Elle est souvent controversée car difficile à détecter puisque ce cancer reste relativement rare. Mais les facteurs environnementaux et l'hygiène de vie sont très certainement en cause car les pays occidentaux sont beaucoup plus touchés que les pays asiatiques ;  or lorsque les femmes asiatiques migrent en occident, leurs taux de cancer de l'ovaire deviennent aussi forts que les femmes occidentales.

Pourtant les véritables raisons de ces différences restent en grande partie inexpliquées. Plusieurs facteurs sont certainement en cause et interagissent. 

Il est possible que certains polluants et toxiques augmentent les risques mais cette piste est complexe à étudier et reste controversée. Certaines substances nocives présentes dans l'environnement imiteraient ou interfèreraient avec les hormones féminines. Ainsi certaines professions sont plus à risque (femmes travaillant dans l'imprimerie qui ont été exposées aux solvants utilisés; femmes travaillant dans l'industrie du téléphone qui ont été exposées aux champs électromagnétiques; les industries du bois, du papier ou du textiles pourraient également augmenter les risques du fait des poussières respirées).

L'utilisation du talc chez les bébés a été mise en cause mais cette piste reste très controversée ; les toxiques qui étaient en cause (asbestos) ne sont plus présents désormais dans les talcs.

Les herbicides de la famille du Triazine (dont l'atrazine, simazien et cyazine) interfèrent avec les cycles ovariens chez les animaux. De plus les femmes exposées aux herbicides (travaillant dans l'agriculture en particulier) sont de deux à quatre fois plus susceptibles de développer un cancer ovarien. Dans l'ensemble, la piste des polluants et toxiques est très plausible mais toujours controversée car elle repose sur trop peu de données.
 

L'hygiène de vie est-elle en cause?

Comme pour beaucoup d'autres cancers, les risques de développer un cancer des ovaires sont beaucoup plus élevés chez les femmes en surcharge pondérale (surpoids et obésité). Cette observation n'est pas controversée et tous les médecins nous le disent - il faut surveiller notre poids.  


Les cancers ovariens sont plus nombreux dans les pays nordiques: Il est possible que l'exposition au soleil et la synthèse de la vitamine D (vitamine que nous synthétisons lorsque nous exposons notre peau au soleil quelques minutes par jour) protège du cancer ovarien.

La consommation excessive d'alcool n'a pas l'air d'influencer les taux de cancers ovariens. Par contres quelques études suggèrent que fumer pourrait augmenter les risques. Même si les résultats sur le cancer de l'ovaire sont encore parfois contradictoires, il n'en reste pas moins que l'alcool consommé en excès et la fumée de cigarette sont très cancérigènes et leur incidence est établie scientifiquement sur d'autres cancers (poumons, gorge, etc) y compris dans d'autres cancers gynécologiques (du sein en particulier).

La consommation régulière d'anti-douleurs (aspirine et paracétamol combinés ou aspirine seule, en faible doses) diminuent les risques (ce qu'on retrouve aussi pour d'autres cancers).

Quand à l'alimentation, les études ne montrent pas toujours les effets attendus mais beaucoup indiquent des effets bénéfiques des fruits et légumes variés et céréales complètes associées à une alimentation pauvre en viandes grasses sur bon nombre de maladies chroniques y compris certains cancers.

Les facteurs environnementaux sont donc certainement très impliqués mais encore peu compris et interagissent avec certains facteurs génétiques et des effets hormonaux également encore trop peu compris.


Enfin, certaines recherches suggèrent qu'une infection assez commune, la salpingite, pourrait être en cause dans certains cas. Il s'agit d'une infection de l'appareil génital et en particulier des trompes de Fallopes, pouvant mener à l'infertilité dans le pire des cas. Là encore les choses ne sont pas simples et on note des relations de corrélations statistiques qui ne sont pas encore totalement élucidées. 

Il est donc impossible de conclure simplement et de savoir quels sont les causes d'un cancer des ovaires. Il faut vivre avec le fait que l'on ne saura jamais avec exactitude quels ont été les facteurs les plus déterminants dans l'apparition de notre cancer.

Il existe néanmoins des choses à faire pour mieux vivre pendant et après les traitements, voir même pour prévenir les rechutes ou les retarder. Une bonne hygiène de vie peut aider. Par exemple, je m'intéresse beaucoup à l'alimentation "anti-cancer" en ce moment et j'en parlerai dans de prochains articles.
(references ci-dessous, en anglais)


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I often wonder: "Why me?"
Not in the sense of "Why me and not someone else!" But quite simply: "Did I do something that we should not do? Is there something toxic in my life that has caused my ovarian cancer? "
Why do we catch ovarian cancer? And if I ever get the answer to this question, will it prevent cancer recurrence or its progression? So today I will discuss the risk factors involved in developing epithelial ovarian cancer (80% of ovarian cancers are epithelial).
Like in other cancers, several factors increase the risk of developing this particular cancer, and there is never a single one that can be blamed because it would "explain" or cause cancer.
And then, when busy trying to find explanations for everything, we should never forget just the luck factor (or rather the bad luck). Take an example. Alcohol increases the risk of traffic accidents: a lot of drunk people will lose their lives while driving; but many others did not take any risks and yet will also have a fatal accident. They have just had bad luck. There will always be a largely unexplained part in our cancer.
But aside from bad luck, what factors do increase the risk of ovarian cancer according to scientific studies? Three factors combined: hormones, genetics and environment.
On the hormone side, estrogen is involved. Ovarian cancer occurs more often in women whose ovaries have been stimulated much (had a lot of ovulations) and because these women have early menarche, few pregnancies, spent little time or did not at all breastfed, or had a late menopause. Not all studies agree but most results point in this direction. Women who took birth control pills for a long time seem less risk of developing this cancer.
Hormone therapy with estrogen has been accused of increasing risk, but meta-analyzes have contradicted these results. The debate remains open. Treatments to increase fertility are also closely observed. Some studies suggest that the risk of developing ovarian cancer after treatment for ovarian stimulation is three-fold, but some studies do not replicate these results. There is not yet enough data on this subject to reach a scientific consensus.
As I am a psychologist I always wonder if our psychology, our mental states, can influence the set up and the course of diseases! Could my love stories, my sexuality, my disappointments in life, my stress, my emotional ups and downs have influenced this cancer? Everything I have read so far tells me that the answer is: No. There is nothing very psychological in cancer. Stress affects cancer rates when it is very early and very long (it should last for years and be very intense). And even where its influence has been detected statistically, this influence is only very minor. Generally very stressed people are affected by other types of diseases, especially cardiovascular diseases, depressions, alcoholism, or burn-outs ... So let's get back to cancer.
Age is always a risk factor for cancer: the older we get the more likely to get (any type of) cancer. The age of initial diagnosis of epithelial ovarian cancer is on average around 60-64.
There are known genetic risks, but only for a tiny minority of women. Only about 4% of ovarian cancers are associated with familial risk.
The presence of mutated BRCA1 and BRCA2 increases the risk of breast cancer and ovarian cancer: these families usually have more of their members affected by breast cancer or ovarian cancer.
Women with Lynch syndrome or hereditary nonpolyposis colorectal cancer (HNPCC) are at higher risk of developing ovarian cancer (several genes are involved). In these families there is a higher presence of endometrial, ovarian, gastric, pancreatic, and biliary tract cancers.
Other recent results suggest that individuals carrying a mutant gene MUTYH also a greater risk of developing cancers of the colon, bladder or ovaries.
Some studies suggest the involvement of genes CYP1A1 (cytochrome P450 1A1) and CYP1B1, that play a role in estrogen metabolism and elimination of toxic substances in our body.


Environmental factors associated with a higher incidence of ovarian cancer are studied by epidemiologists on large populations. In the case of ovarian cancer, the influence of environmental factors is complex and very diverse. They are often difficult to detect and one of the reason is that this cancer is relatively rare and large samples are needed in epidemiologic approaches.
But environmental factors and lifestyle are certainly involved because Western countries are much more affected than Asian countries, yet when Asian women migrate to the West, their rate of ovarian cancer become as high as in Western women.
It is possible that certain toxics and pollutants increase the risk but this question remains controversial. The idea is that some harmful substances in the environment would interfere with or mimic female hormones. Some occupations are more at risk: Women working in the printing industry and who have been exposed to solvents used in industrial printers; women working in the telephone industry who were exposed to electromagnetic fields; women working in the wood industry, paper, packaging or textiles could also be at increased risk due to inhaled dusts.
The use of talc in infants has been questioned but this questions has always been controversial; toxics that were accused (asbestos) are not present in talcs anymore.
Herbicides of the triazine family (including atrazine, and simazien cyazine) interfere with the ovarian cycles in animals. Women exposed to herbicides (working in agriculture) are two to four times more likely to develop ovarian cancer.
Overall, the hypothesis of pollutants and toxics is very plausible, but still controversial because it relies on too few data and is very complex to study.
Could our lifestyle be blamed?
Like in many other cancers, the risk of developing ovarian cancer is much higher among overweight women (overweight and obesity). This observation is not controversial and all the doctors tell us: We must monitor our weight and avoid being overweight.
Ovarian cancers are more common in the Nordic countries: It is possible that exposure to sunlight and the synthesis of vitamin D (vitamin that we synthesize when we expose our skin to the sun a few minutes per day) protects against ovarian cancer.
Excessive consumption of alcohol does not seem to influence the rate of ovarian cancer. Some studies suggest that smoking may increase the risk. Although the results on ovarian cancer are still sometimes contradictory, the fact remains that alcohol consumed in excess and cigarette smoke are proven carcinogens. Their impact is scientifically established on other cancers ( lungs, throat, etc.) including in other gynecological cancers (particularly breast).
Some studies suggest that the regular use of painkillers (aspirin and paracetamol combined, or aspirin alone, in small doses) decreases the risk of ovarian cancer occurrence (this is also what is found for other cancers).
As for food, studies do not always show the expected effects, but many studies point to a health benefits of a diet with a high quantity and high variety of fruits, vegetables, and whole grains combined with low intakes of in fatty meats. The positive impact of such a diet is suggested by many epidemiology studies and animal studies when observing rates of cancers and other diseases (diabetes, cardio-vascular diseases etc).
Environmental factors are certainly involved but still little understood and interact with genetic factors and hormonal effects. A lot has to be discovered still before we get a clear picture!


Finally, some research suggests that a fairly common infection, salpingitis, may be involved in some cases. This is an infection of the genital tract and especially of fallopian tubes, which can lead to infertility in the worst cases. Again, things are not simple: There are some observations of statistical correlations but they are far from being the only factor are not yet fully understood.
For the moment, it is simply impossible to find for one individual, what are the causes of her ovarian cancer. We must live with the fact that we will never know exactly what were the most important factors in the development of our cancer.
However, there are things to do to live better during and after the treatments, or even to prevent relapses or to delay the recurrence. A healthy lifestyle can help. For example, I am very interested in "anticancer foods" right now and I will discuss this in a future article.
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Références (en anglais):
McLemore, M.R. et al (2010). Epidemiologic and Genetic Factors Associated with Ovarian Cancer.Cancer Nurs. Online on PMC July 1, 2010.
Voir aussi ce site web pour patients:
Et cet article qui est un peu vieux:
http://www.healthandenvironment.org/ovarian_cancer