jeudi 31 janvier 2019

Galerie d'aquarelles, croquis et mandalas - Janvier 2019

Fatiguée etc., je n'ai pas fait grand chose ces dernières semaines. J'ai fait plus petit et plus simple, en particulier des croquis à l'encre, spontanés et rapides. 


Je m'essayais ici à un paysage enneigé car je n'en avais jamais fait. Aquarelle. 

Musée en plein air du Port, aire de réparation des bateaux anciens. Croquis encre et aquarelle.  

Festival au Bhoutan, d'après une photographie de Richard I'Anson ("Tales of light", Netflix et National Geographic). Encre et aquarelle.  















Une rose Queen Elizabeth. Aquarelle. J'ai utilisé les deux couleurs roses que Laurence est allée m'acheter, parce que faire une rose rose avec seulement du magenta, ça ne marche pas !


Et encore des roses ! Encre et aquarelle. 


Et du mandala...


Détail dessin de mandala sur le thème des roses. J'en faisais très tôt le matin, au lit et en sirotant du thé, tranquillement (toujours ce dexamétazone qui empêche de dormir). Très relaxant, c'est bien différent de l'aquarelle qui demande beaucoup plus de concentration.  

mardi 22 janvier 2019

“Comment ça va?” La question qui me piège sur whatsapp


“Comment ça va?” Message Whatsapp. 

Ahhh ! Je déteste qu’on m’envoie cette question sur Whatsapp «  Comment ça va ? ». Elle arrive sans crier gare, à n’importe quel moment, lancée par une copine qui a manqué les derniers épisodes. Il va falloir que j’explique et écrive un long message avec mes deux pouces ?

Je peux répondre par un gros mensonge, qui me laissera tranquille. « Ca va, c’est stable en ce moment ». C’est la réponse pratique. Mais bon, ce serait le super gros mensonge.

Je peux commencer à répondre la vérité « ça va pas fort du tout ». « Beh, ma brave Cosette, ça va de pire en pire ». Alors, on ouvre la boîte de Pandore, car il faut un peu expliquer j’imagine, quand on répond que ça ne vas pas fort ? Le nouveau traitement, la fatigue, les vertiges et les genoux, et les pattes et le bec, alouette.

Avant-hier, une amie néerlandaise m’envoie cette question comme ça, hors contexte et ne m’écrit rien d’autre ! Je lui réponds que je déteste cette question et lui explique ma théorie de la boîte de Pandore. Elle me répond qu’elle voulait juste dire qu’elle pensait à moi et que ce n’était pas une question à prendre littéralement.

Ah ! La voilà la solution ! Je dois donc juste répondre à coté de la question. Nen mais ! Au lieu de bloquer et de me poser des questions sur les questions !

mercredi 16 janvier 2019

Merci les filles du forum, merci, merci, merci !


J’ai étalé sur mon lit les cartes que Natacha m’a envoyées dans une grande enveloppe du l’assocation Ovarior, l’année dernière. J’ai relu avec beaucoup d’émotion et de tendresse les emails et les cartes postales que vous, les filles, les dames, les reines, du forum, vous m’aviez écrites. Tant d’amitié et tant d’entr’aide !

Merci, merci, merci et encore mille merci ! C’est vous qui me dites merci, mais moi aussi je vous dit merci !

Quand j’ai créé ce forum, nous étions deux personnes, et j’ai pensé que nous serions peut-être une vingtaine et que ce serait alors difficile à gérer…. Deux ans après environ 300 personnes étaient inscrites… et ce n’était pas si difficile à gérer ! Il y a avait au contraire tellement de solidarité et d’entr’aide !

Je relis les cartes, et je suis contente d’avoir pu réunir des personnes, grâce à mon blog, puis grâce au forum et groupe facebook. Je ne pouvais pas imaginer qu’il y a aurait tant de générosité. Des tas de personnes se sont mises spontanément à échanger et s’entraider pour se donner des renseignements et parfois même pour tenter de s’aider non seulement en ligne mais dans la réalité, en se rendant visite. C’est le plus beau cadeau que je pouvais recevoir. Réussir à construire des réseaux de soutien malgré la maladie et toute la fatigue qu’elle entraîne, et le fait qu’elle est relativement rare par rapport à certains autres cancers. Ce n’était pas gagné.

Natacha, Sylvie, Régine, et Nicole se sont proposées pour aider à animer et modérer le forum, chacune avec sa personnalité et ses disponibilités (qui semblent parfois être illimitées !). Merci !!! Je ne vous ai jamais rencontrées dans la réalité, mais je me sens tellement proche de vous ! J’aurais tellement aimé vous rencontrer, mais la maladie et les traitements, et la géographie… tout cela rendait les voyages difficiles. J’aurais adoré surprendre Sylvie et aller te voir dans ta belle île de La Réunion, venir t’embêter en venant passer des vacances près de toi ! Je l’aurais sûrement fait si j’avais encore eu une petite rémission… Mais dans mes pensées, je suis parfois près de toi. Je regarde ton blog, Sylvie et je me réjouis de regarder les photos de ton anniversaire !

Alors je me suis sentie un peu… non beaucoup… en fait très ! très coupable. Très coupable de quitter le forum que j’avais créé. Mais, j’ai ralenti ma présence sur les réseaux sociaux car je fatiguais à aller tous les jours lire et répondre sur les discussions. Ce sont surtout les événements politiques qui m’ont menée à décider de quitter facebook. Le forum m’a beaucoup manqué ! Pas le reste de facebook, haha ! Alors nous avons tenté avec Anne-Marie, une autre amie rencontrée aussi sur le forum (et rencontrée dans la réalité, à Bruxelles où nous avions organisé à deux reprises des déjeuners dans un restaurant pour nous rencontrer), de créer un forum indépendant. L’oasis turquoise. Ce forum n’a jamais vraiment décollé malheureusement. Ce n’était pas pour faire concurrence à celui de facebook mais offrir une alternative aux personnes qui comme nous ne voulaient plus utiliser facebook et voulaient trouver un endroit plus indépendant et plus tranquille. Bon, nous aurons au moins essayé.

Voilà, je n’ai plus beaucoup de liens avec le forum mais de temps en temps, Natacha m’envoie quelques nouvelles. 

Dans mon imagination, dans mon cœur, dans mon groupe d’anges gardiens, vous êtes toujours présentes. Et vous êtes là aussi tout autour de moi sur mon lit, sur les feuilles où sont imprimés vos messages et emails, et sur les cartes postales venues des quatre coins du monde, de Guadeloupe, Réunion, et de plusieurs régions de France.

Je vous aime.

Je voulais vous écrire à chacune mais la force va me manquer. Merci Martine de Gaudeloupe, merci Faby de Annecy, merci Christine De Creissan, merci Anne-Marie de Sauvagnon, merci Marjorie de Bouchet, merci Florence de Paucout ( ? je crois), Danièle de Belgique, Laurence De O, Valérie (maman de Laura), Marie/Cécile N, Séverine, Mathilde (fille de Françoise), Frédéricke D.

Merci à d’autres qui m’ont laissé aussi des messages sur le forum, que Natacha m’a copiés.

Merci mes très très chères ‘’modératrices’’ du forum, mais merci d’avoir été si généreuses, patientes !!! tellement à l’écoute de certaines personnes qui avaient tant de problèmes et vous contactaient par message personnel ! Nicole, Sylvie, Natacha, Régine, merci !!!

Je vous embrasse !!!!! Même si je ne réponds pas personnellement ici, ou à vos cartes, (depuis le temps !)… voilà je pense très fort à vous. 

Chaque histoire marque mon cœur. Chaque histoire ressemble trop à la mienne. Nous sommes toutes dans une histoire que nous n’avons pas voulue, et tentons de faire de notre mieux pour vivre, bien vivre, pas seulement survivre.

Bon courage mes Reines, mes sœurs de combat !

*** Vos blogs ***


Ici je rajouterai vos blogs si vous en écrivez. Laissez moi un message. Je ne connais pour le moment que celui de Sylvie.

Blog de Sylvie.
https://mamie-sylvie.skyrock.com/

***
Sur le vieux port, Oude Haven, Rotterdam, partie du musée du port où sont réparés les anciens bateaux. Un drôle de petit coin qui a survécu au milieu des gratte-ciels qui poussent comme des champignons géants tout autour.
Avec la fatigue, mes projets de peinture se simplifient, et j'ai décidé de faire juste quelques croquis, "urban sketching" ils disent en english. 

mardi 15 janvier 2019

Morphine et anti-douleurs: j'ai le tournis...


 Alors que mon état semblait assez stable, il s’est dégradé mardi dernier. Je ressentais des douleurs intestinales de plus en plus fortes au fil des jours. Le lundi, dans la nuit, j’ai finalement accepté la première injection de morphine, pour faire passer les douleurs.

Durant les premières heures après l’injection, mon corps a dû s’habituer. Je suis passée par les effets secondaires désagréables habituels : vertiges, sensations de nausées, quelques vomissements et une grande fatigue. Je suis restée au lit presque toute la journée.

Le médecin de famille a été appelé. L infirmière voulait un plan d’attaque. On m’a rapidement installé un patch de Fentanyl : c’est une forme de morphine synthétique, m’explique-t-on, de la famille des opioïdes. Le patch, très petit et transparent, est collé sur mon torse. Il doit y rester en place puis être remplacé tous les trois jours. Il diffuse l’anti-douleur de manière régulière. Le médicament fonctionne bien, car mes douleurs ont largement diminué. Seule reste une sensation de lourdeur dans le ventre. Le traitement me donne néanmoins une sensation permanente de vertige et beaucoup de fatigue. Mes jambes ont du mal à me porter. Je me suis également sentie déprimée, mais je ne sais pas si c’est un effet du médicament ou de la situation !  

On m’a aussi prescrit, en cas de douleur plus forte, un autre anti-douleur, un spray qui diffuse l’anti-douleur par le nez et agit en quelques minutes. J’en ai pris à deux reprises. Il marche vraiment bien contre la douleur pendant de longues heures, mais me donne des vertiges vraiment forts au point que je dois m’allonger.

Je suis restée souvent au lit les journées suivantes, et ai profité quand même de la visite de papa et Evelyne qui étaient arrivés cette semaine-là. Mais au programme, pas de belles ballades cette fois-ci. Nous avons principalement regardé des films et discuté… moi, de mon lit !  

Coté moral, j’ai pris une claque. Avec la morphine, j’ai associé la fin de vie, la mort qui arrivait à grands pas. Mais pas si vite m’a dit mon médecin de famille. Mes intestins ne sont toujours pas complétement bloqués. Je peux encore manger et éliminer grâce aux traitements habituels, augmenter les doses de laxatif, les lavements tous les matin marchent encore, et je continue à manger par petites quantités mon régime «sans fibres ». Les infirmières me donnent aussi désormais des massages doux du ventre. Cela aide à la circulation intestinale.

On ne sait pas ce qui va arriver, quand et comment, mais je ne vais pas encore mourir cette semaine ni dans les jours qui viennent, me dit mon médecin.

Les gens autour de moi me voient survivre et rester forte contre vents et marrées. Mais ce n’est pas comme ça que je voyais mon futur, cette semaine. J’ai bien cru que c’était le début de la fin…
J’évitais de penser à la mort, ces derniers jours, et j’y parvenais assez bien. Je me sentais assez neutre (tranquille ? vide ?) sur le plan émotionnel, ni déprimée, ni euphorique. Les fêtes, les visites de ma famille et de mon amie, m’avaient bien divertie.

Cependant, ce retour de la morphine dans ma vie, les risques que mes intestins en soient encore plus ralentis… l’échéance s’approche un peu plus. Tout m’a semblé tout à coup difficile et sombre…
J’ai gardé ces pensées pour moi d’abord, puis j’en ai parlé à une infirmière qui m’a conseillée de ne pas rester seule avec ces pensées. En parler à une amie, puis une autre amie… En parlant de mes angoisses, de la mort qui arrive, j’ai commencé à me sentir mieux, surtout moins seule devant l’épreuve qui m’attend.

Une des difficultés, c’est la dépendance qui s’accentue encore plus. Voilà que je dois demander qu’on m’apporte du thé car je ne peux plus facilement aller jusqu’à la cuisine faire chauffer l’eau et me faire une thermos… Je voudrais une cuiller aussi merci. J’imagine le moment où il faudra qu’on m’aide à aller aux toilettes, puis je ne pourrais plus aller aux toilettes, il faudra de l’aide pour me lever, puis pour me laver et puis, et puis… Pas envie d’être un poids, pas envie d’une agonie et d’une dépendance qui durerait des jours, pas envie de rester au lit des semaines ! À partir du moment où je ne pourrai plus quitter le lit, j’espère que tout ira vite : que je mourrai vite et ‘tranquillement’.  

Accepter les sentiments de dépression qui s’abattent sur moi. Accepter que l’échéance s’approche. Arrêter de vouloir forcément être positive et parfaite, et sans faille. Si la joie n’est pas là, c’est que ce n’est pas le moment. Être en contact avec mes vrais sentiments…

Et puis regagner en sérénité…

Je reprends lentement du poil de la bête. 

Dimanche matin, presque une semaine après la première prise de morphine, je n’étais toujours pas sortie de l’hospice et avais gardé la chambre presque en permanence. Laurence est venue peindre avec moi, et comme d’habitude sa présence joyeuse et généreuse m’a aidée à reprendre le chemin des couleurs au sens propre et figuré. Pour la première fois (depuis le temps que je voulais m’y mettre !) je me suis lancée dans un paysage de neige ensoleillé, une petite aquarelle colorée trouvée sur internet m’a servi de modèle pour débuter.

Et le même jour, l’après-midi, pour la première fois depuis en une semaine, je faisais quelques pas dehors, dans la rue, au bras de Ans, ma chère Ans qui passe aussi me voir toutes les semaines. Nous parlons de son avenir et je n'arrête pas de lui donner des conseils qu'elle accueille avec gentillesse. Je sais qu'elle sait que je me sens utile de cette façon.  

Le lendemain, mon William passait m’aider et m’a également tenue par le bras pour faire quelques pas dehors. Il faisait bien froid et humide. Il est passé après l’école et la nuit était déjà tombée. Nous avons marché sous les platanes quelques minutes. Suivant les conseils de ma psychologue et de l’infirmière spécialisée, j’ai commencé à lui parler de mes sentiments et peurs. Nous avons alors parlé de la mort et des croyances qu’on « les gens », de notre absence de religion et de croyance, et des théories farfelues et pseudo-scientifiques sur l’au-delà. Je lui ai parlé un peu de ma fin de vie, de ce que j’espérais, de sa présence, de ce que fera l’équipe médicale à ce moment-là. Je lui ai demandé s’il pourrait rester avec moi et pousser du coude toute personne qui se mettrait en travers de nous. Il a sourit. Je me suis sentie mieux. Je crois que lui aussi. Ma psychologue qui m’a mis en garde contre le fait de trop chercher à le protéger et m’a conseillé de mieux communiquer avec lui, de lui faire mieux partager ce processus de soins palliatifs. J’en parlerai peut-être un peu plus longtemps dans un prochain billet de blogue.

Nous sommes maintenant une semaine après ma première prise de morphine et la pose du patch. Les forces physiques et mentales reviennent petit à petit, très lentement, et les vertiges sont moins forts. Je n’irai pas au concert gratuit de musique classique du Doelen, mais je pense que j’aurai assez de force pour m’asseoir et peindre quelques heures, et peut-être pour aller marcher quelques minutes par jour sous les vieux platanes… J’attends mes amies et mon cher William avec impatience cette semaine. Je ne suis pas (pas encore) qu’un vieux boulet. 😊 J’ai encore envie de vous voir et de rire de la vie 😊  


***
* Distribué par un centre hospitalier, une brochure en ligne sur les patchs anti-douleur :
https://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/documents/patch_douleur.pdf



mercredi 2 janvier 2019

Galerie d'aquarelles, croquis, et mandalas - Décembre


Mes petites créations de décembre 2018, et expérimentations diverses avec les aquarelles, les croquis, les mandalas.


Inspiré d'une jolie photo de Adrien McDonald trouvée sur Pinterest.

Essai de croquis urbain : patineurs sur le port de Delfshaven. Encore des progrès à faire dans mes croquis urbains ! les couleurs pas harmonieuses, les humains lilliputiens aux proportions complètement ratées, et les ombres, quelles ombres ? oulalalalalalala...  


Croquis.Visage enfant (internet). J'explore ici le mélange crayon HB et aquarelle en particulier pour les yeux et sourcils. Quel plaisir les portraits, j'adore essayer de retranscrire les émotions dans les yeux et autour de la bouche.  

Canoë sur les Boundary Waters. D'après une magnifique photo du magazine Traverler (National Geographic), je tente ici pour la première fois de gros nuages colorés.  

Champs et marguerites. Juste un petit essai du style vitrail en contours à l'encre noire et couleurs en peinture aquarelle.    

Portait de William (3) (aquarelle et gouache)
Cartes de Noël


Des marques pages, petit projet reposant, entre deux peintures un peu longues. 
Mandala Rotterdam, détails.

Madala Rotterdam