La vie a-t-elle un sens ?
Le sens de la vie, c’est le sens que l’on
donne à la vie, dans ses deux sens. Une signification. Et une direction - littéralement - où vais-je aller aujourd'hui ?
Ce n’est
pas donné par quelque chose d’extérieur. Sauf pour les personnes religieuses
qui suivent les règles et les explications qu'on leur donne sans les remettre en cause. Sinon, pour les
individus plus libres de leurs pensées, la liberté déroute. La liberté est sans
route. La route, il faut la voir, la choisir. Sinon on peut aussi déambuler et
ce n’est pas la liberté, car on se laisse entraîner à imiter les courants, les
modes, le marketing, ou on imite nos parents. Qui ont peut-être raison d’ailleurs,
mais quelle personne libre veut ressembler à ses parents… ? Ont-ils trouvé
le sens de la vie, atteint la Sagesse ?
Souvent on n'a pas le temps de penser au sens de la vie. Où je vais aller ce matin ? Mais au boulot ma pov'vieille.
Quel sens a la vie maintenant que je ne travaille plus ? Si on regarde les films sur le cancer, on a l’impression
qu’on va trouver quelque chose d’extraordinaire dans la vie juste à la fin de
notre vie. Dans le film « Bucket List », on vous dit quoi faire si
vous avez le cancer : on fait une liste, on rencontre un inconnu riche et
extravagant qui va nous aider à financer nos fantaisies les plus folles, puis on
coche la liste, puis on meurt, heureux et satisfait. Dans le film « Good Now »,
une jeune fille qui est atteinte d'une leucémie incurable fait une liste stupide, mais elle se rends compte qu’elle est
stupide… et là elle va rencontrer un jeune homme merveilleux qui l'aime et elle meurt dans ses bras en faisant des rêves merveilleux
pendant que tout le monde pleure. La mort est merveilleuse.
Qu’est-ce que je dois faire pour m’assurer que
je vais mourir dans ce bel état de satisfaction d’une vie bien remplie et où
toute la famille sera réunie et où je serai assurée que mon fils ira bien et
que tout le monde autour de moi ira très bien, pas de problème, repose en paix ? Avoir accompli mon grand but dans la vie.
Cela n’existe pas. La réalité est qu’au
quotidien, rien de change beaucoup. Dame Sagesse ne descend pas du ciel pour
venir me rendre visite dans mon sommeil par un beau soir de printemps alors que
j’ai laissé la fenêtre entr’ouverte...
Il n'y a pas de liste, pas de grande mission à accomplir. J'ai mis en ordre mes papiers, cela ne prends pas des semaines.
Je pourrais aller dépenser quelques milliers d’euros
pour faire un grand beau voyage (et où ?). Cela donnerait un sens à ma vie ?
Faut-il s’éclater un maximum avant de mourir ? Je n’ai pas du tout envie
de dépenser mon argent, j’ai l’impression que ce serait le voler à mon fils qui
en aura tellement besoin pour ses études. Ma grand-mère nous disait ça, et ça
nous énervait ! Mes sous, ils sont
pour vous mes petits. Mais on en veut pas de tes sous mamie, offre-toi un
meilleur fauteuil que ça ! Je suis comme ma grand-mère ! Dévergonde-toi !
Va se soûler la gueule et passer la nuit avec un bel inconnu….
En vérité, il n’y a pas de grande sagesse qui m’inonderait
de béatitude. Ni la moindre envie de faire un truc excitant et dangereux et
nouveau et tout.
Il n’y a pas de moments extraordinaires où le
temps s’arrête. L’horloge continue de faire son tic-tac. Et parfois, je me dis « est-ce
que c’est la meilleure façon de passer cette journée ? ». Il y a
encore tant à faire. Faut-il passer la journée à aller simplement se promener
et ne RIEN faire, justement, parce que faire quelque chose ne sert plus à rien,
et qu’on me dit partout qu’il faut que je me relaxe et que je m’amuse.
Vous avez déjà essayé de vous amuser toute
seule lorsque vous n’avez pas de partenaire et que vos copines sont au boulot
toute la semaine et votre fils à l’école ? Ok, oui, un jour, deux jours…
mais plusieurs semaines ?
Bravant tous les courants marketing et tout ce
qu’on m’a dit que je devais faire (être heureuse !), j’ai décidé de faire
ce que je veux. Ce que je veux c’est continuer à me sentir utile. Et tant pis
si on me dit que ce n’est pas ce que je devrais faire. Que je devrais ne rien
faire, pour me relaxer. Que je devrais faire du sport… oui je sais, je devrais
vraiment faire du sport. Mais j’en ai marre en ce moment d’aller marcher toute
seule, toujours toute seule et me retrouver seule avec mes pensées. Il faudrait
vivre mes derniers moments en pleine conscience, merci, par maintenant. Je ne
veux surtout pas vivre en pleine conscience en ce moment… Je cherche à oublier.
Je lis, j’écris. J’essaie de me rendre utile. C’est
qui je suis. C’est le sens de ma vie. C’est bête. Mais c’est difficile. Est-ce
tout ? Et mes rêves de jeune fille… ? Mes rêves de jeune fille, à
vrai dire, je les ai dépassés. Je n’aurais jamais osé imaginer que je pouvais
avoir la vie que j’ai eue. Les voyages, les langues étrangères, la recherche,
les publications, la vie intellectuelle qui m’a été permise d’avoir, les
rencontres… Cette vie se réduit maintenant à mon petit appart où je lis et où j’écris.
Mes petits trucs, un peu plus chaque jour. Je continue à me rendre utile à ma
manière, en écrivant en ligne. Je suis devenue contributrice sur wikipédia et
chaque jour je contribue un petit peu à un bout d’article. De psychologie bien
sûr... Mais les questions viennent me torturer lors de ces longues journées à
la maison. Est-ce assez ? Quoi d’autre ?
J’ai toujours ressenti la culpabilité de ne
pas en faire assez. De n’avoir pas assez aidé. Pas assez écrit… Pas avoir fait
assez de sport. La culpabilité de faire une cuisine au beurre plutôt qu’à l’huile
d’olive ! Et la pire de toute, la culpabilité d’avoir de la culpabilité.
Mais c’est qui je suis. Et peut-être que je mourrai avec cette culpabilité. Et
peut-être que la Sagesse suprême ne viendra jamais m’en délivrer.
3 commentaires:
Ma reine, ça tu le sais, tu es notre reine à toutes, je t'ai vu remontée contre la connerie de "coureuses roses" décidées à porter l'estocade à une de leur sœur par juge interposé, ça c'est quelque chose que tu sais bien faire, je t'ai vu soutenir celles qui craquent et sont terrifiées par ce crabio, ça tu sais bien le faire aussi, tu es exigeante envers toi et nous nous voyons une "sacrée nana". Alors un sens à la vie? elle en a tellement la fichue coquine et tu lui en as donné déjà plusieurs. Avoir ton pouvoir d'écoute c'est un beau sens ça, réagir contre les injustices c'est un beau sens, aimer les siens c'est un beau sens. Je ne t'ai jamais rencontrée en "vrai" et je t'aime... L'amitié c'est ton sens.
Sylvie M.
Le sens de la vie...
La question est abyssale et ancestrale. Personne n'en a la réponse, tellement la réponse ne peut qu'être personnelle.
Pourtant, des philosophes ont cherché la réponse au sens de la vie.
Le mot sens renvoie à une direction, un but. La vie doit-elle avoir un but ? Et si le but est atteint, la vie s'arrête-t-elle ? Il ne semble pas qu'il faille chercher une direction à sa vie car atteindre un but peut être insurmontable ou inutile ou vain ou menant à une falaise, un vide.
Le mot sens renvoie aussi à une signification, le sens des mots. Il y a sens dans la relation à autrui et à travers la relation à autrui. Vivre seul, est-ce vivre ? Le sens de la vie ne fait justement sens que parce que les autres existent.
Enfin, le sens c'est la sensibilité, à l'image des cinq sens. Les autres nous rendent sensibles. Une existence qui ne renvoie qu'à soi n'a pas de sens. Le sens mène au partage, à l'amour de l'autre.
Le sens de la vie n'est donc pas utilitariste, ce n'est pas un but en soi, mais c'est une façon de vivre au milieu des autres, ceux qui nous aiment et ceux que l'on aime. Il ne suffit pas de regarder où on va et par quels moyens. L'important c'est le présent, la vie c'est l'amour qu'on donne et qu'on reçoit.
Peut-être que pour mieux appréhender le sens de la vie, il ne faut justement pas se focaliser sur la notion de son sens, de son intérêt, question presque trop matérialiste, mais qu'il faut réfléchit à la vie, qui n'est ni passé, ni futur.
Et moi je t'aime, ma p'tite soeur qu'est plus grande que moi.
Merci Sylvie et merci "anonyme" pour vos gentils commentaires et vos réflexions personnelles sur le sujet. Sylvie, je te lis, même si je ne commente pas son blog (il faut s'inscrire... la flemme de faire les démarches). Grosses bises !
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