lundi 26 décembre 2011

Nouvel An, Nouvel Espoir (New Year, New Hope)

(English translation below)

Nous avons passé de très bonnes fêtes de Noël, mon fils et moi. Nous avons choisi  l’option paresseuse cette année: nous nous sommes laissé inviter par des amis. Comme nous n’avons aucune famille sur place aux Pays-Bas, et que je ne me sentais pas assez en forme pour voyager en train et rentrer en France, cette année les amis expatriés ont remplacé la famille. Nous avons eu des dîners superbes. Le 24 au soir, une soirée franco-néérlando-portugaise avec une morue au gratin, un plat portugais traditionnel, un délice. Et hier soir, le 25 Décembre, une soirée néérlando-canadienne, avec une vraie grosse dinde de Noël qui ne voulait pas cuire, comme dans les films comiques. Un dîner également délicieux qui s’est terminé en musique.

Nous avons aussi vu de nouvelles têtes. J’adore rencontrer de nouvelles personnes dans les soirées en petit nombre où on a le temps de parler. William pouvait quitter la table pour jouer lorsqu’il le voulait tandis que les adultes buvaient, riaient ou argumentaient. Je l’avais gâté le matin en plaçant sous le sapin plus de cadeaux que d’habitude, il était très heureux !  

Je dois avouer tout n’était pas rose. Une semaine seulement après ma chimio, mes intestins étaient encore très dérangés et je souffrais de douleurs dans le ventre qui m’ont obligé de temps en temps à quitter la table pour aller m’allonger. Et surtout, j’ai parfois pensé que c’était peut-être mon dernier Noël ou en tout cas, un des mes derniers… et ça, c’était la partie la plus difficile.

Mais mon Mot de 2012 est l’Espoir. Ça ne viendra pas tout seul dans une situation où les statistiques ne sont pas en notre faveur. Il faut y travailler.

Cultiver l’espoir, c’est laisser passer les idées noires, et profiter du présent. C’est un processus actif. Au moment où les pensées pessimistes nous viennent en tête, il faut en prendre conscience au lieu de les laisser dominer nos émotions. Ça parait idiot mais il faut engager un dialogue avec soi-même : « Ce n’est pas le bon moment, je réfléchirai à ça plus tard ». Se laisser aller à la pitié et à la tristesse serait facile. On pourrait même trouver une bonne âme à qui raconter nos misères, le soir de Noël, pendant que les autres convives s’amusent. On trouverait pour quelques moments un peu de soutien et on pourrait ruminer et baigner encore un peu plus dans notre tristesse.

Il faut avoir la discipline de prendre conscience de certaines pensées pessimistes et destructrices, et simplement leur dire : « Pas maintenant ». Ceux qui font de la méditation apprennent à regarder ces idées et à les laisser passer pour se concentrer sur autre chose (leur respiration, ou certains thèmes choisis à l’avance). En psychologie cognitive, on demande aux patients déprimés ou obsédés par certaines idées de prendre conscience des idées noires et envahissantes (en les écrivant par exemple dans un journal pendant plusieurs jours au départ), puis on apprends à remplacer ces idées par d’autres, plus optimistes, joyeuses et énergisantes.

Je choisis plutôt la première option. Lorsque la pensée pessimiste arrive avec tout son attirail de tristesse (« combien de Noël encore vais-je pouvoir fêter ? »), je me concentre sur le présent et sur ce qui se passe autour de moi. Je regarde plus intensément. Je fais attention aux détails. J’écoute plus attentivement. Les pensées noires restent en coulisse, et je profite beaucoup mieux de la beauté du présent. Je deviens très consciente et  reconnaissante de ce que j’ai au lieu de souffrir en pensant à ce que je n’ai pas. Le banal devient plus beau et je suis beaucoup plus heureuse. La stratégie a marché car j’ai été heureuse et suis remplie de bonheur ce matin. Je me remémore tous ces moments avec délice ! A ajouter à mon jardin secret que je rempli des souvenirs des bons moments du passé.

Compter les jours qui nous restent est impossible, c’est triste et c’est terriblement angoissant. Bref c’est un cul-de-sac. A éviter. Il vaut bien mieux se concentrer sur le présent et profiter de chaque moment et de chaque cadeau que la journée nous offre. Avec le bonheur revient aussi le dynamisme et l’envie de faire de nouvelles choses. Donc c'est aussi un processus qui permet d'emmagasiner des forces pour le futur.

Mais assez écrit pour ce matin. Je dois vite me préparer car j’ai de la famille qui arrive aujourd’hui. Au programme, visite du zoo avec une nièce, son mari et leurs enfants. Après-demain, c’est le tour de mon frère qui arrive avec sa femme et mes deux nièces et je leur ai préparé une grande surprise : J’ai réservé des tickets pour un spectacle de patinage sur glace !

Amusez-vous bien ! ;-)

... and two days after writing this post, we saw this...
and we sang "Copacabana" all day long for the next 3 days!




***

English Translation: Merry Christmas and enjoy!

We had a great Christmas, my son and I. We chose the lazy option this year and let ourselves be invited by friends. Since we have no family locally in the Netherlands, and I did not feel fit enough to travel by train to return to France, expatriate friends have replaced the family. We had wonderful dinners. On the evening of the 24th December, we had a French-Dutch-Portuguese diner with among other dishes a cod “en gratin”, a traditional Portuguese dish, a delight. And last night, on December 25th, we had a Dutch-Canadian party, with a real big Christmas turkey, that was reluctant to be cooked, as in the best comedy films. Another delicious dinner that ended up with music.

We also saw new faces. I love meeting new people at parties in small numbers when we have time to talk. William could leave the table when he wanted, to go play, while the adults drank, laughed or argued. I had spoiled him in the morning, by placing more gifts than usual under the tree, and he was really very happy!

I must admit it was not all rosy. A week after my chemo, my intestines were still very upset and I suffered from time to time from severe pain in the belly that made me at times leave the table to go lie down. The worst part was that I was sometimes thinking that it might be my last Christmas, or perhaps one of my last ... and that was the hardest.

But my Word for 2012 is Hope. It will not come automatically in a situation where the statistics are not in our favor. It is something that we should work upon actively.

Cultivating Hope is to let dark thoughts aside, and enjoy the present. It is an active process. When the pessimistic thoughts come to mind, one must be aware of them rather than let them control our emotions. It seems silly but we must engage in dialogue with ourself: "This is not the right time, I will think about it later." Indulging in pity and sadness would be easy. We could even find a good soul to talk about our miseries, on the Christmas Eve, while the other guests keep on chatting and drinking, unaware of our distress. We could then find, just for a few moments, some support and we could then continue to dip a little more in our sadness.

But don’t go there. You must have the discipline to become aware of some pessimistic and destructive thoughts, and simply say, "Not now." Those who do meditation learn to look at their thoughts and let them pass to focus on something else (their breathing, or themes selected in advance). In cognitive psychology, depressed or obsessed patients are asked to be aware of their dark and invasive thoughts (eg by writing in a newspaper for several days at the start), then learn to replace these ideas by others, most optimistic, joyful and energizing.

I choose the first option. When the pessimistic thinking comes with its kit of sadness ("How many Christmas do I have left?"), I focus on the present and what is happening around me. I look more intensely. I pay attention to detail. I listen more carefully. The black thoughts remain behind the scenes, and I enjoy more the beauty of things around me. I become very aware and appreciative of what I have instead of suffering of what I don’t and won’t have. Even the ordinary becomes beautiful and I am much happier. The strategy worked yesterday. This morning, I am happy and filled with joy. I remember all these times already with delight! To be added to my secret box of good memories.

Counting the days that remain is impossible, it's terribly sad and totally scary. In short, it is a cul-de-sac. Avoid it. It is far better to focus on the present and enjoy every moment and gifts that every day offers. Happiness also comes with the drive and desire to do new things, so there is much more behind it than just enjoying the present like an idiot. It's about building strenght for the future as well.

But enough with writing this morning. I must quickly get ready because I have family coming today. The program: zoo visit with my niece Sarah, her husband and their children. The day after tomorrow is my brother Christophe’s turn. He comes with his wife and my two nieces and I have prepared a surprise: I booked tickets for an ice skating show! Don’t tell them!

Have fun! ;-)

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