(English translation below)
L’anniversaire a
été un grand succès ! Les enfants ont une telle aptitude à vivre l’instant !
Vivre le moment sans penser au lendemain et aux soucis est certainement une de
mes plus grandes leçons depuis que la maladie est entrée dans ma vie. Je fais
beaucoup moins de projets à long terme et je me rends compte que certains
soucis n’en sont plus. Je ne me demande plus si je vais quitter un jour les
Pays-Bas pour tenter l’aventure dans un autre pays. Je ne me demande plus quel
pays je choisirai pour la retraite, ou si la revente de mon appartement en
vaudrait la peine dans quelques années.
Toutes ces
questions ne sont plus très importantes car je ne peux plus penser à l’avenir
de la même façon, et je ne me projette plus très loin dans le futur. Tout au
plus je pense à l’année prochaine (lorsque je serai guérie !) et vaguement
j’espère que je serai encore en vie lorsque William aura atteint la fin de
l’adolescence. Si je fête ses 20 ans, j’aurai eu beaucoup de chance.
Paradoxalement,
cela rend la vie plus légère, et très différente. Le cancer prend
progressivement une place de second plan dans ma vie mentale. C’est étrange
comme on peut s’habituer à tout ! Je ne me réveille plus à 2 h du matin en
paniquant et en me disant que j’ai le cancer, mais au lieu de ça je me réveille
vers 6 h en me demandant qu’est-ce que je vais faire ce matin. La vie reprend
son cours. Les frustrations et la douleur en font partie, mais je fais en sorte
qu’elles ne soient pas au premier plan. Lorsque j’écris ce blog, je pense au
cancer, mais en fait au jour le jour, j’y pense de moins en moins.
En dépit du
cancer, je continue à m’occuper de mon fils et les circonstances ne changeront
jamais cette priorité. Je reprendrai le travail lorsque mes forces seront
revenues, et dans l’attente, j’alterne les moments de repos et de relaxation,
la lecture, l’écriture, avec les moments où je sors pour marcher ou faire un
peu de vélo et rester ‘en forme’.
Les moments de
joie, il y en a forcément moins, car beaucoup de choses ne sont plus possibles
en ce moment du fait de la fatigue, mais malgré cela la vie n'est pas si
différente et le bonheur revient petit à petit sur le devant de la scène dans
ma vie intérieure. Les mêmes choses me font rire et les mêmes choses me font
fondre de bonheur ou piquent ma curiosité - les petites histoires de William,
les beaux reportages à la télé, une bonne rigolade avec ma super copine, les
résultats d'une étude scientifique lue dans la presse...
Les études sur le
bonheur montrent que quels que soient les événements de vie, le niveau de
bonheur reste presque le même : gagner à la loterie rend les gens plus heureux,
mais leur niveau de bonheur revient pratiquement au niveau de départ quelques
mois plus tard ; et une étude sur les accidentés de la route devenus handicapés
montre que malgré le fait que leur niveau de bien-être soit très diminué juste
après leur accident, leur niveau de bonheur revient à son niveau original quand
il est testé une année après.
Le bonheur est
dans notre esprit, et il est en grande partie indépendant des circonstances de
notre vie. J’étais heureuse avant que mon médecin m'annonce la présence de
cancer dans mon ventre. Et finalement, je sens que petit à petit cette énergie
et cette force en moi l'emportent sur la tristesse, et que petit à petit la vie
gagne sur la maladie et sur le risque de mort.
***
Despite cancer, happiness softly comes back
The birthday party was a great success! Children have such an ability to live in the moment! Living for the moment without thinking about the next day and worrying less about the future has probably been one of my biggest learning since the disease has entered my life. I have stopped making long-term projects and I am aware that some concerns are no longer there. I don’t wonder anymore if one day I will leave the Netherlands and start a new adventure in another country. I don’t think about where I will retire, or whether the resale of my apartment would be worth it in a few years.
All these questions are not very important because I can not think about the future the same way, and I don’t project myself very far in the future. At most I think about next year (when I’ll be healthy again!) and vaguely hope that I will be alive when William reaches the end of adolescence. If I celebrate his 20th birthday, I will consider myself very lucky.
Paradoxically, this makes life more light, and very different. Cancer progressively has taken a second place in my mental life. It is strange how you can get used to everything! I no longer wake up at 2 am in a panic and telling myself, help, I have cancer. Instead, I wake up around 6 am, wondering what I will do this morning. Life has resumed. Frustration and pain are part of my new life, but I make sure they are not in the foreground. When I write this blog, I think of cancer, but in fact on a daily basis, I think less and less about it.
In spite of the cancer, I continue to take care of my son and the circumstances will never shift this priority. I will return to work when my strengths will be back, and while waiting, I alternate moments of rest and relaxation, reading, writing, with times I go out for a walk or go for a bike ride and stay 'in good shape'.
Moments of joy are fewer than in the past, because many things are not possible any longer due to fatigue. But in spite of this, life is not so different and happiness is slowly coming back and taking the front stage in my inner life. The same old things make me laugh and the same old things make me melt with happiness or prick my curiosity - William’s stories, a good step coverage on TV, a good laugh with my best friend, the results of a scientific study found in the press...
Studies of happiness show that regardless of the events of life, the happiness level remains amazingly stable: win the lottery makes people happier, but their happiness level returns almost at their starting point a few months later. A study of people who became handicapped following a road accident shows that despite the fact that their well-being is very down right after their accident, their happiness level returns to its original level when tested a year later.
Happiness is in our mind, and is largely independent of the circumstances of our lives. I was happy before I was told about my ovarian cancer. It is one of these very difficult moment in my life. But gradually I can feel that the energy and strength in myself are winning over the sadness and anxiety, and gradually life (& happiness) wins in the face of cancer and the risk of dying.
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