Écrit le 19/03/2016 (Bon anniversaire papa J))
J’ai enfin terminé d’écrire mon autobiographie.
Quel bonheur ! Ouf, enfin ! C’est fait ! Youhou ! Yeah !
(Comment ? Qu’entends-je ?
Qu’ouïs-je ? Vous n’avez toujours pas écrit votre autobiographie de milieu
de vie, ma bonne dame ? mais je vous le dis, ma chère, il faut
ab-so-lu-ment l’écrire ! )
Dans un livret d'information sur le cancer incurable, on recommandait
cette activité pour les patientes en fin de vie. Ça parait lugubre, mais c’est
tout le contraire, c’est plein de vie. Dans ce livret, on l’appelait le « Life
book » (livre de vie), plutôt qu’une autobiographie.
Allez je ne résiste pas au plaisir de partager mon expérience.
ETAPE 1. SAUVEGARDER
Avant même de commencer, il faut décider du type de sauvegarde du précieux futur manuscrit. Il faut enregistrera le manuscrit à chaque étape ET faire deux sauvegardes (les mêmes, et régulièrement). L’une sur son ordinateur, l’autre à un endroit qui n’est pas notre maison (en cas de vol, d’incendie…).
J’ai utilisé le système Dropbox, mais il
existe maintenant d’autres systèmes avec Windows 10.
On peut
aussi envoyer le manuscrit sur un email à chaque nouvelle grande modification.
On se l’envoie à soi même pour ne pas embêter sa meilleure amie. Cette méthode
est limitée : l’envoi par email devient impossible si on ajoute de
nombreuses photos au manuscrit.
ETAPE 2. ECRIRE
Si on n’aime pas écrire, on peut s’enregistrer.
C’est très facile maintenant avec les smart phones (demandez à un
ado). On peut se faire enregistrer sous forme d’entretiens d’une heure et à
chaque entretien, on peut aborder un thème différent.
Moi, j’ai fait traditionnel, je l’ai écrit.
La question s’est vite posée : Pour qui est-ce
que je l’écris ? Pour mon fils. Ah oui mais quel âge aura-t-il quand il va
le lire ? Je m’apercevais en écrivant qu’en fonction de l’âge auquel j’imaginais
qu’il le lirait, je ne mettais pas tout à fait la même information. J’ai alors imaginé
mon fils vers l’âge de trente ou quarante ans. Cela m’a aidée. Quant au style,
car je l’ai écrit sous le format d’une lettre dans laquelle je m’adresse à lui
en disant « tu », et tout est venu très naturellement.
Je ne pouvais pas raconter tous les petits détails
de ma vie. Il a vite fallu sélectionner. J’allais parler de ma carrière… Mais j’ai
commencé par mon enfance, et donc j’ai parlé de mes parents… et de leurs
parents. J’ai alors réalisé que ma carrière n’allait pas forcément intéresser
mon fils. Je veux lui ai alors parlé de mes décisions importantes. De ce qui m’a
émue. En fait, la vie quotidienne n’était pas importante, ce sont au contraire
les moments rares qu’il fallait raconter. Les tournants dans le cours du fleuve.
Comment l’organiser ? Pour m’en sortir et
parce que j’aime lire les livres avec ce style concis, j’ai mis des sous-titres
à chaque grande idée ou grande étape. Je n’ai écrit que de toutes petites
parties, une, deux ou trois pages seulement sous chaque sous-titre. Quel
sous-titres ? Vraiment, tout est permis. C’est mon livre, je ne respecte
pas de règles, je fais comme je le sens.
Ca donne (je simplifie, ma liste finale prend
plus d’une page) :
- Ma naissance (comment mes parents se sont
rencontrés et où ils habitaient et pourquoi…)
- Notre maison
- Ma mère (et les grands-parents maternels)
- Mon père (son enfance, ses grands-parents…)
- Mon école primaire
- Mes amies d’enfance, nos jeux
- Ma communion (et la place de la religion dans
mon enfance)
….
- Mes études à …
- Mon premier travail
- Mariage à …. Installation à …
- Naissance et premières années de …
…
- Nos vacances
- Ma passion / volontariat / etc
- Mon emploi à … (et au passage les grandes
leçons de la vie au travail)
- Le cancer
- Mon amie Flo…
- Mon amie Véro….
- L’écriture
- Le bonheur
- Le plus important ….
J’ai évité les sujets qui fâchent. Il y en a
dans toutes les familles. Je n’ai pas fait un livre de type Walt Disney, mais
je n’ai pas réglé mes comptes… et parfois c’était difficile ! Il y a une
grande partie sur mon divorce que j’ai écrite… Ah, ça m’a fait du bien !
Mais au final, je l’ai effacée ! Ça a eu un effet thérapeutique.
Enfin… Parfois je me suis demandée si ce n’était
pas arrogant d’écrire ainsi ma vie (je je je ma mon mes...)… mais j’aurais adoré lire la vie de mes
grand-mères et de ma mère, même si elles-mêmes étaient peut-être trop modestes
pour penser que leur vie valait un livre. Toutes les vies sont un livre.
ETAPE SUIVANTE : AJOUTER DES PHOTOS
J’ai ajouté des photos pour illustrer le texte. Je n’ai pas de
talent pour faire un beau scrapbook, donc j’ai fait ce que je sais faire de
mieux, utiliser le logiciel Word, et y copier des photos que j’avais scannées. Cela
permet de conserver le livre sous forme informatique, et de l'imprimer en plusieurs exemplaires. Le gros désavantage c’est qu’on y perd
beaucoup en qualité de photographie. À l’impression finale, les photos sont plus floues que les originales.
Et voici comment, en parallèle du travail d’écriture,
je me suis mise à scanner des tas de photos. J’en ai empruntées beaucoup à mon
père (ouvrir tous les albums sur la table de la salle à manger, ouvrir le
carton qui était au sous-sol, ouvrir mes propres albums, enlever les photos et laisser des trous...).
Et comme j’avais fait tous ces scans,
j’ai voulu les faire partager au reste de la famille donc je les ai mises également sur Dropbox et sur CD-ROM… Quel boulot !
Tout cela m’a pris du temps, mais que de
plaisir ! Cela m’a permis d’avoir beaucoup d’échanges avec mon père : Qui
est l’homme qu’on voit à deux reprises à côté de mon arrière-grand-mère ? Cette
médaille, cela veut dire que pépère était aussi pompier volontaire ?
Pourquoi est-ce marqué « … » au dos de cette photo ?
ETAPE FINALE : IMPRIMER
C’est presque fini. Mais il faut relire.
Corriger un peu les fôôtes. Ca prends du temps. Ça m’ennuie. Il restera
peut-être des fautes, et le style, ce n’est pas du Victor Hugo, cela ne doit
pas m’arrêter.
Le résultat est un manuscrit sur Word, en
format A4. Il faut ajouter un sommaire. Il faudra penser à la première page (la
mienne est blanche avec un titre noir, hyper simple, sans image). Les pages
impaires seront à droite : il faut penser à insérer une page blanche entre
la page de titre et celle du sommaire… Je fignole.
Finalement… je suis prête. Direction, le magasin photocopies !
Petite parenthèse ici. J’ai d’abord pensé utiliser
les services sur internet qui fabriquent des livres : Lulu.fr. Mais mon
manuscrit ne passait pas, il fallait le convertir, certaines photos n’étaient
pas au bon format… oulala ! Un cauchemar technique. J’ai abandonné l'idée et
décidé de faire beaucoup plus simple.
Donc, direction magasin de photocopies.
J’entre le cœur battant, comme lorsque j’étais étudiante et que j’allais faire
imprimer mon mémoire de maîtrise… (écartez-vous s’il vous plait, je viens
d’écrire un truc super important…). J’attends. Personne ne me remarque. Allez
quoi, quatre ans que j'ai travaille, un peu d’attention s'il vous plait... Je donne ma clef
USB. Mon manuscrit, mon bébé, prenez-en bien soin…
L’employée, proche de la retraite, pas impressionnée
du tout, me fait quelques estimations sur un bout de papier. Couleur / en
noir-et-blanc / spirale / reliure livre… Le prix pour un exemplaire sera d’environ 50
euros en couleur, 30 euros en noir-et-blanc. Pour le livre d’une vie, c’est pas
cher ! Je reviens la semaine prochaine après un
dernier coup d’œil, lui dis-je.
Sentiment de triomphe. La semaine prochaine,
il sera im-pri-mé. Ouf ! Hallelluia ! J’ai envie de crier de joie,
oooouuiiiiiii !!! C’est fait !!!!
Tout cela me donne envie de manger un bonne part de gâteau au chocolat pour fêter ça. Et en rentrant, je pense encore à cet homme sur la photo dont personne ne sait le nom, et puis à mon arrière-grand-mère Léonie dont je n'ai vue qu'une seule photo. Personne ne m’a parlé d'elle, qui était-elle, pourquoi est-elle née en Belgique,
d’où vient ma famille… Mon prochain projet… ;-) héhéhé ! La vie est
une grande chasse aux trésors…